Changement ou rupture ?

Mercredi 3 Septembre, dans un message empreint de dignité et d’émotion, Madame Dupuis a annoncé son départ, après 9 ans au service de l’Agence. Nous lui exprimons ici le témoignage de notre respect et de notre gratitude.

Cependant, les conditions de ce départ posent problème. Nous assistons à ce mouvement dans une période où se tient le débat sur la transition énergétique. Certes, personne n’est détenteur de sa fonction et il est normal que des renouvellements de personnes interviennent. Cependant, était-il nécessaire de créer des turbulences sur le projet Cigeo qui se prête si fébrilement à la controverse ? Il semble que ces turbulences aient été amplifiées, voire initiées par les propos de parlementaires éminents lors de l’audition de la CNE2 à l’OPECST. Que le Parlement contrôle l’action d’un établissement public n’est en soit pas critiquable. Cependant, que deux parlementaires directement impliqués dans nos missions s’expriment d’une façon aussi brutale qu’injuste sur l’Agence, son action et ses résultats, interpelle.

« Vraiment, je m’interroge sur la gouvernance de l’ANDRA et sa capacité à conduire ce projet. (…), à quoi sert l’ANDRA ? »

Ce n’est donc pas seulement à un changement de personnes qu’appelle ce député mais à une refonte de l’organisation qu’il a lui-même contribué à mettre en place. Laissons à ce membre du conseil d’administration de l’Andra le soin de répéter ce propos devant cette instance et expliquer ce qui l’autorise à mettre en cause l’Agence, ses personnels et ses dirigeants. La survenance du changement à la Direction Générale après cette audition, pose donc question quant à la perception actuelle par le gouvernement du dossier CIGEO. On reprocherait à l’Andra le déroulement du débat public. Il y a bien eu une délibération unanime du CA sur ce sujet, entérinant  les suites à donner. On reprocherait aussi à l’Andra de ne pas respecter le calendrier. Il faut relativiser, on parle d’un décalage de 24 mois sur un projet de 120 ans. Enfin, une critique pointe l’intérêt de continuer les recherches.

Ceci doit nous inciter à une très grande vigilance, pour éviter qu’une logique purement industrielle ou politique ne ruine vingt ans d’acquis de recherche et de dialogue avec les acteurs locaux. En ces domaines, la programmation des résultats ne se décrète pas. Si l’objectif industriel reste prééminent, il ne pourra s’affranchir des exigences sociétales et scientifiques qui l’accompagnent.

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